Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 19:35

A la question qui est Dieu ? Spinoza répond : « une substance constituée par une infinité d’attributs dont chacune exprime une essence éternelle et infinie ». Autrement dit, l’être de Dieu est inépuisable pour et dans la spéculation humaine où les termes employés pour le dire riment aussi bien avec inexactitude qu’insuffisance. Parler donc de Dieu, c’est prendre le risque de mentir en ce que le dire de l’homme ne peut en aucun cas toucher avec une précision absolue l’être même de Dieu qui nous échappe toujours. Pourtant le caractère indicible de l’être de Dieu nous impose en lui-même le devoir et la nécessaire obligation de le dire. Il va sans dire que notre discours sur Dieu, être infini, sera forcément la négation de notre affirmation. Devant l’infinité et l’infinitude de l’être de Dieu, nous ne pouvons que balbutier et notre balbutiement ne peut être qu’un partage de notre expérience de ce que Dieu est avec nous. Pour nous, l’attribut le plus expressif et le plus profond qui touche au mieux la réalité divine est la miséricorde. Dieu est miséricorde ! Quand nous disons que Dieu est miséricorde, ne voulons pas simplement affirmer qu’Il est très prompt à pardonner et qu’Il pardonne inlassablement le pécheur qui regrette ses fautes. Cela serait trop réducteur, d’accorder à la miséricorde divine uniquement l’absolution des péchés. Quand nous affirmons que Dieu est miséricorde, nous voulons en anthropomorphisant, mettre en lumière la profondeur des entrailles de Dieu qui bouillonnent de tendresse et d’actions bienfaisantes. Les étymologies latine et hébraïque du mot miséricorde sonnent comme des véritables hymnes laudatives et révélatrices de ce qu’est Dieu. En effet, comme l’indique l’étymologie latine ‘’misericos’’ (être attentif à la misère), la miséricorde est la forme que prend l’amour lorsqu’elle rencontre la misère d’autrui. Le miséricordieux compatit à la misère de l’autre, non pas pour si complaire, non, mais pour l’en délivrer. La miséricorde est tout sauf un amour abstrait. L’étymologie hébraïque est  ‘’ hésèd’’ qui est souvent traduit par le mot tendresse, le contraire de la dureté, mais son sens 1er est celui de la force maternelle, c’est pourquoi, il désigne aussi la fidélité de l’amour de Dieu pour son peuple, un amour qui ne se laisse pas vaincre par le mal. Avec l’éclairage de ces deux étymologies, nous comprenons mieux ce qu’est la miséricorde et pourquoi cet attribut sonne comme l’attribut exclusif de l’être de Dieu. Avec l’incarnation de l’Homme-Dieu, cette miséricorde a atteint son degré le plus parfait, ultime et divin. En effet, la miséricorde de Dieu s’était déjà manifestée de bien de manières dans l’Ancien Testament mais il lui manquait une dimension, celle d’être exprimée  par un cœur humain qui l’a acquise à travers les expériences douloureuses de l’existence humaine. Le Christ a donné à la miséricorde de Dieu cette nouvelle dimension. La miséricorde sacerdotale du Christ n’est donc pas un sentiment superficiel, de qui est facilement ému par la souffrance des autres ; c’est au contraire, une capacité acquise grâce à des souffrances personnelles. Il (le Christ) nous montre par sa vie même que pour pouvoir compatir pleinement, il faut avoir pâti personnellement. Le Christ, parce qu’il a lui-même souffert quand il fut éprouvé, est en mesure de venir en aide à ceux qui sont éprouvés. Lui seul peut comprendre l’homme parce qu’il est le seul qui a éprouvé et porté la faiblesse humaine jusqu’au divin. La miséricorde, dans le ministère de Jésus s’est manifestée de façon inouïe. Loin de montrer une sévérité impitoyable contre les pécheurs, comme Pinhas, Jésus les accueillait, leur pardonnait,  acceptait de manger à leur table (Mt 9,10-11), au point d’être appelé ironiquement «  l’ami des publicains et de pécheurs » (Mt 11,19). Sa miséricorde était sans limites ; elle s’exerçait envers les malades, les possédés, les gens éprouvés, les pauvres, les petits, les foules abandonnées, les pécheurs. Au moment même où on le crucifiait, il priait pour que ses bourreaux soient pardonnés (Lc 22,34). La miséricorde a été l’attitude de Jésus le plus souvent évoquée dans les Evangile par l’expression ‘’il eut pitié’’ mais le verbe grec utilisé est ‘’ être pris aux entrailles’’. Avec Jésus, la miséricorde de Dieu prend un visage, elle devient une compassion qui déclenche une action.

Nous comprenons en conséquence, qu’en Dieu l’être et l’action sont confondus. Dieu est en lui-même ce qu’il fait pour nous et ce qu’il fait pour nous, Il le fait de tout éternité. La miséricorde se perçoit désormais comme le nom et le métier de Dieu. Dieu a un seul métier qu’il fait sans cesse : la miséricorde. Il nous poursuit éternellement de son amour. Quiconque fait ainsi fait, le métier de Dieu.

Partager cet article
Repost0
22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 12:20

Les populations du monde entier célèbrent aujourd'hui 14 Février  avec romance et surtout avec jouvence l’Amour. Ainsi, l’occasion nous est donnée de faire une réflexion théologico-philosophique sur la portée profonde de l’Amour, sentiment  relevant du  mystère comme l’indique si bien Gabriel MARCEL. La problématique majeure  qui se dégage volontiers de ce sentiment qui n’est point étranger à l’être humain depuis sa naissance jusqu’à sa mort est de savoir ce qu’il est en propre. Quel est donc ce sentiment qui ébranle et met en branle l’homme dans son être-pour et dans son être-avec ? Tel est l’enjeu qui fonde en raison notre entreprise à vouloir expliciter ou du moins sans prétention aucune à mettre en lumière la vérité de l’Amour. L’Amour dans son expérience charnelle est dynamisme d’ouverture et de rencontre qui unit deux personnes différentes soit en nature soit en pensée pour combler et nourrir le manque intérieur de l’un et de l’autre. Il est le besoin satisfait, le vide rempli et l’autre dans soi. C’est en ce sens que nous comprenions avec clarté l’exclamation poético- vitale d’ADAM qui dit à la vue d’EVE : « voici la chair de ma chair, l’os de mes os ! ».  C’est pourquoi l’intelligence droite et la raison sincère trouvent choquante et bestiale l’union des homosexuels, puisqu’elle va à l’encontre de l’ordre établi par Le Créateur, grand ordonné et qui fait toute chose bonne. L’homme en s’unissant avec un autre masculin ne trouve plus son manque ou son besoin ontologique rempli, il ne fait point l’expérience de la densité de la rencontre de l’autre, et il se renferme sur lui-même en tant même sexe, il se fourvoie et tue son être qui est profondément ouverture à l’altérite. Ce qui est pareil pour les femmes qui affectionnent pathologiquement l’union entre elles. Ça, ce n’est pas l’amour ! Même les animaux désavantagés par la non-existence en eux de la raison ne s’unissent jamais avec ceux ayant le même sexe. Là ,ils nous sont supérieurs. Mais le véritable amour ne saurait être identique à cette abomination, puisqu’il est l’image de Dieu en nous. L’Amour comme le veut Notre Seigneur est une oblation de son tout être-moi pour accueillir le tout être-autre pour former dans toute notre différence une union, une symbiose, une identité,  pour former ‘’la chair de ma chair et l’os de mes os’’. L’amour ainsi vu et vécu présentifie et célèbre la Vérité de l’être-Amour qui est la vérité des relations. Tout amour fondé sur du faux, l’hypocrisie, ou sur le double langage n’est qu’affecté, simulé. Il n’est plus amour mais plutôt désamour. Il ne vise plus l’autre comme un autre moi-même, il reste égoïste comme la masturbation, perd toute projection vers Dieu et se détruit nécessairement. Dans l’amour véritable, l’un se perd pour se retrouver dans l’autre et l’autre s’obtient en se donnant. Les deux amoureux dans un commun accord et comme l’exige leur sentiment se trouvent en s’oubliant, se remplissent en se vidant et s’enrichissent en s’appauvrissant.  L’amour tel que voulu par Dieu est donation et oblation puisque Dieu se donne toujours à nous sans rien perdre de LUI. Qui aime ainsi, fait le métier de Dieu. L’Amour véritable ne meurt jamais puisque Dieu est éternel.

Partager cet article
Repost0
16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 10:25

La vérité de la Trinité Sainte comme le Dieu unique en trois personnes distinctes et co-égales constitue à n’en point douter la spécificité majeure de la foi chrétienne à l’intérieur de la grande famille des religions Monothéistes. Spécificité qui fait son identité mais aussi qui suscite des interrogations et des amalgames tant au niveau des Chrétiens qu’au niveau des non chrétiens. Si beaucoup de non chrétiens rejettent le dogme de la Trinité Sainte en ce qu’ils le considèrent comme contraire au monothéisme parce que selon eux, la Trinité Sainte reflèterait une triade de dieu. Certains chrétiens, parce qu’ignorant la profondeur de la signification de la Trinité, la conçoivent comme un seul Dieu devenant tantôt le Père, tantôt le Fils et tantôt l’Esprit Saint. Ils confondent et ‘’ caméléontisent  l’être de Dieu. Le rejet de la Trinité Sainte par les non chrétiens et surtout la confusion que font certains chrétiens dans leur ignorance, nous imposent en tant qu’enfant de l’Eglise et nourri du lait bienfaisant de la foi originelle et apostolique que notre Mère a toujours enseigné, d’apporter une lumière pour dissiper au mieux la brume qui falsifie leur compréhension du dogme fondamental de la foi chrétienne.

La Trinité Sainte comme l’Eglise l’a reçue dans la foi à travers la Parole de Dieu, la manière dont Elle l’a comprise, vécue et traduite dans sa vie au cours de son histoire est l’existence du Dieu unique dans le Père, le Fils et le St Esprit. Autrement dit, la Sainte Trinité est l’existence d’un seul Dieu en trois personnes distinctes et non confuses  que sont le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Ainsi définie, la Trinité Sainte se révèle comme la Trinité de personnes et l’unité de leur nature. Comprendre la Trinité Sainte cela équivaudrait alors à affirmer la distinction des personnes et l’unité de leur nature. En effet, quand on parle de Dieu, beaucoup pensent seulement au Père parce que habitués à la révélation vétérotestamentaire ou à l’appropriation (Dieu est très souvent employé au Père sans nier la divinité des deux autres personnes) faite par la liturgie. Le Père n’est pas le seul à jouir de la divinité, le Fils est aussi Dieu, l’Esprit aussi est Dieu parce qu’ayant chacun la même nature, partageant ensemble l’unicité de la nature divine. Le Père est l’origine de toute divinité  et c’est Lui qui communique éternellement la divinité au Fils et à l’Esprit sans rien perdre de Lui et jouit de l’innascibilité. Dans une génération spirituelle et éternelle, Il engendre le Fils, image de sa splendeur. Le Fils comme son nom l’indique est Fils et non pas le Père. Le Fils est donc distinct du Père. Il reçoit sa divinité du Père dans une génération purement spirituelle, immanente, sans causalité et sans dédoublement. C’est Lui le Fils et pas une autre personne divine qui s’est incarné, ni le Père ni l’Esprit n’a fait l’expérience de l’incarnation. Et c’est encore Lui seul qui a donné librement sa vie sur la croix. L’Esprit Saint est la 3è personne de la Trinité et Il est ni le Père ni le Fils. Etant l’amour interpersonnel du Père et du Fils, Il procède des deux personnes qui, comme un seul principe Le spirent. L’Esprit procède en tant qu’amour unissant les personnes du Père et du Fils. Etant distinctes l’une des autres, les 3 personnes divines partagent en commun la seule, unique et même nature indivisible : DIEU. En effet, la nature de Dieu est indivisible puisqu’elle est unique et parce qu’elle n’est pas doublée ni dans la génération éternel du Fils ni dans la spiration éternelle de l’Esprit. Cette nature unique divine ne comporte rien d’étranger, rien qui lui soit étranger, rien qui lui soit mêlé d’extérieur ; elle n’est pas constituée de créateur et créé, mais elle est tout entière Puissance créatrice et productrice. Ainsi, la Trinité est parfaite et est semblable à elle-même, indivisible par sa nature et son action est unique. En fait, le Père fait toute chose par le Fils (le Verbe) dans l’Esprit Saint. Et c’est ainsi que l’unité de la Sainte Trinité est sauvegardée. C’est ainsi que dans l’Eglise est annoncé un seul Dieu qui règne au-dessus de tous, par tous et en tous. Alors quand on dit Dieu (sans spécifier la personne trinitaire)  il faudrait penser automatiquement à la Trinité Sainte. Parce qu’ayant la même nature unique et indivisible, les 3 personnes de la Trinité sont CO-EGALES, CO-ETRENELLES, CO-TOUT PUISSANTES. Entre Elles, il n’y a ni antériorité, ni postériorité, ni supériorité, ni infériorité. Elles tout simplement CO-EGALES.

Telle est la foi de L’Eglise que nous sommes fiers de proclamer. Telle est la doctrine Catholique que «  le Seigneur a donnée, les Apôtres ont enseignée, les Pères ont gardée. Et c’est sur elle, en effet que l’Eglise a été fondée et si quelqu’un s’en écarte, il ne peut plus être chrétien ni en porter le nom » St Athanase. Si notre réflexion vous a paru hermétique, cela n’est pas grave, car cela n’empêchera pas que la gloire soit rendue à Dieu qui est dans le Père, le Fils et l’Esprit. Amen !

 

L’Abbé Joel OKPOZOU YOBOUET

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de abbjoel.over-blog.com
  • : ce blog se veut d'être un canal de réflexions philosophiques, morales, religieuses et critiques sur les domaines d'actions et de pensées humaines
  • Contact

Recherche

Liens